Ô Fuisserage ma bien-aimée...

Ô Fuisserage ma bien-aimée….
Aujourd’hui je pars pour Mérulik, je rejoins mes aînés, mes frères , tu m’envoies vers mon destin, toi qui m’as vue arriver en ton sein gueuse, vile, et ignorante…
Ô Fuisserage, tu enfantes les aimés de Kaldrass et chaque jour passé sur tes terres m’a aguerrie et préparée à ce départ.
Ô Fuisserage, je me souviens…

...je me souviens comment j’ai rencontré tes serviteurs, Eidola, Villos, Glartor, Daisos, qui, sans état d’ame, imprimèrent en moi les premiers rudiments de survie, et j’arpentais à leur demande tes terres, je me faufilais entre les rares végétations des plaines arides, ou entre les ruines plus fraiches de Tasour, à la recherche des proies demandées, traques dérisoires qui cachaient si bien l’apprentissage des règles vitales , mal nécessaire à la cause du bien le plus élémentaire, la survie : j’arpentais tes plaines et dormais à la belle étoile, je mourrais sous les coups d’inconnus, j’étais volée, moquée ou ignorée…j’étais seule surtout.

Un soir funeste, je rencontrai Haore, il me tenta, je me fourvoyais et acceptais sa quête, c’était trop tot, je ne connaissais pas encore le sens de tous ces travaux ni la vie de nos guerriers au dela de tes frontières… Ô Fuisserage un jour je voudrais arracher le cœur de ce vil serpent, gangrène de notre jeunesse, assassin de nos destins , de nos ames…il m’entraina sur des chemins si noirs et pendant si longtemps, qu’aujourd’hui ne passe pas un jour sans qu’encore j’y pense et que j’en ressente de la honte, mon cœur se serre …au souvenir du plaisir que je pris à piller mes frères d’infortune, mais un soir encore plus sombre, je tuais un frère qui me moquait et me provoquait, Ô Fuisserage, et je perdis ma dignité définitivement, car il me supplia de l’épargner, et je l’achevais sans pitié.
Ma honte est immense…

Cependant je croisais beaucoup de tes jeunes guerriers et quelques uns d’entre eux firent tant pour moi , qu' ils me sortirent de cette misèrable voie et j’ai maintenant férré à mon ame une loyauté immense à ton peuple, Ô Fuisserage, mon adorée.
Je me souviens : ils me murmuraient chaque jour des conseils vitaux, que dans mon entetement, je mis si longtemps à écouter, mais j’étais née pauvre, et vile, je m’accrochais à chaque pièce gagnée, à ma « liberté » je résistais, jusquà ce qu’enfin, j’écoute les paroles avisées, l’apprentissage opérait son travail d’alchimie, je grandis, ma reconnaissance guérit mon chagrin peu à peu

Enfin, j’entendis notre Prince, Kaldrass parler même pour les petits comme moi, « Pour ceux qui ne sont pas assez puissant pour combattre, sachez que vous avez un rôle très important. Vous êtes les futurs troupes de cette armée, le vent de fraîcheur qui viendra revigorifier nos forces bientôt »,
Il disait ainsi que nous aussi avons notre place parmi ses fidèles, que nous aussi nous combattrons, bientôt…
Je rencontrais alors nos hauts chevaliers, leur parlais, je fus bien accueillie….et continuais mon apprentissage sous leur regards bienveillants.
Alors mon cœur s’ouvrit, et aujourd’hui, je rejoins à Mérulik mes frères en armes,
Ô Fuisserage, je te quitte, pour mieux revenir bientôt, ma bien aimée….